Reconnaître et traiter naturellement les maladies et parasites
Les produits phytosanitaires issus de l’industrie chimique ont montré leur limite. Leur impact nocif sur l’environnement et leur relative efficacité contre les maladies et parasites justifie le retour aux traitements naturels et la mise en œuvre de solutions répulsives. Certains ont pris le parti de ne pas intervenir lorsque les dégâts sont marginaux. En cas d’attaque sévère, les traitements seront ciblés et appropriés à la maladie ou au parasite rigoureusement identifié. Terminé l’époque des traitements à l’aveuglette et sans limite.
Les carences
Avant d’envisager l’attaque d’un quelconque parasite, il faut vérifier s’il ne s’agit pas d’une carence.
Par exemple, lorsque des carottes se fendent en deux tandis qu’aucune moisissure, aucune larve n’est visible, c’est probablement dû à des cailloux ou un manque d’eau. Une aridité suivie d’une pluie diluvienne a provoqué l’éclatement des tissus.
Si les semis ont été réalisés dans un terrain débarrassé de tout cailloux et régulièrement arrosés, les carottes pousseront sans traumatisme.
De même pour les tomates dont la partie opposée au pédoncule devient noire et dure en cas de manque d’eau, d’arrosages irréguliers et d’un manque de calcium. Feuilles et tiges sont saines, fleurs et fruits se forment, mais les tomates ont la “maladie du cul noir”.
Il suffit de réguler l’arrosage au pied des tomates, en versant l’eau au goulot et non par aspersion et d’amender le sol en cendres de bois au moment de la plantation.
Les champignons
Pour empêcher le développement des champignons, une première mesure sanitaire est de ramasser et brûler les feuilles mortes à l’automne. Cette mesure vaut pour prévenir la cloque du pêcher et l’oïdium. En cas de rouille, inutile d’attendre l’automne. Pour limiter l’expansion de la rouille, on supprime les feuilles malades au fur et à mesure de leur apparition et, surtout, on les brûle.
En prévention de la cloque du pêcher, de la moniliose des poires ou de la rouille qui ronge les roses trémières, on pulvérise un fongicide à base de cuivre à l’automne puis au printemps avant l’éclosion des bourgeons. Contre la moniliose, on interviendra plus particulièrement après un orage de grêle puisque ce champignon apparaît précisément sur les blessures infligées par la grêle. Les fruits gâtés seront immédiatement supprimés.
D’avril à juin, lorsque le temps est frais et humide, on pulvérise à plusieurs reprises un fongicide à base de prêle pour lutter contre la cloque du pêcher.
Contre l’oïdium qui recouvre d’un voile blanc les rosiers et les cucurbitacées (la grande famille des concombres, courgettes, melons et potirons), on utilise du souffre si les températures sont comprises entre 15 et 28 °C. Ce sera utile si les attaques se sont manifestées en juillet et que des récoltes sont attendues. Le traitement en poudre ou sous forme liquide est renouvelé tous les 10 à 15 jours. On évite d’arroser par aspersion, il vaut mieux arroser les pieds des plantes au goulot ou à l’aide d’un tuyaux perforé posé au sol.
Contre le botrytis, pourriture grise qui se développe par temps chaud et humide et dessèche toutes les fleurs et feuilles, on veillera à mieux aérer les plantes, en particulier les framboisiers. Il faudra supprimer les branches atteintes, voire l’arbuste entier. Le traitement consiste à pulvériser du talc de Luzenac qui déshydrate le mycélium du champignon. Il faut ensuite renoncer à l’arrosage par aspersion pour le faire exclusivement au goulot.
Contre le mildiou, qui recouvre de taches huileuses brunes pommes de terre, tomates et raisins, on emploie de la bouillie bordelaise. Le traitement est renouvelé tous les 8 à 15 jours, surtout si le temps est humide. Ce champignon se développe à la faveur des arrosages par aspersion ou des temps à la pluie, dès lors que les températures sont douces, comprises entre 10 et 25 °C. En fin de saison, on détruit les pieds atteints et l’on traite l’année suivante dès la plantation.
Contre la tavelure des pommes et des poires, on pulvérise deux fois un fongicide à base de soufre à 10 jours d’intervalle. On emploiera un fongicide à base de cuivre à l’automne, au moment où les feuilles tombent, puis au printemps lorsque les fleurs sortent des bourgeons.
Les insectes et larves
Lorsque les laitues s’affaissent, c’est souvent en raison de larves d’insectes qui dévorent les racines : des vers gris (larves de noctuelles), des vers blancs (larves de hannetons) ou des larves fil de fer (de taupins).
Ces insectes vivent plusieurs années sous forme larvaire enfouies dans la terre du jardin. Il faut arroser le sol avec un insecticide à base de bacillus thuringiensis dilué dans l’eau. Cet insecticide est autorisé en agriculture bio. Ensuite, une poule vous aidera à ramasser toutes les larves que l’on découvre en bêchant.
Les otiorhynques sont des petits insectes brun noir qui s’attaquent aux lauriers-palmes. Les feuilles sont mangées sur leur pourtour et de juin à septembre, les femelles pondent sous les feuilles mortes. Ce sont ces larves blanches qui mangent les racines et qui sont redoutables. Si un arbre est manifestement dévoré, il faut soigneusement ramasser les feuilles mortes et les brûler. Il faudra biner au pied de l’arbre pour faire sortir les larves et les détruire.
Rien à faire contre les doryphores qui ravagent les pommes de terre. Il faut détruire les pontes jaunes, les larves qui ont l’aspect d’insectes rouges avec des points noirs, et les doryphores adultes, qui ont la forme d’un coléoptère jaune rayé de stries noires.
Rien à faire non plus contre la mineuse du poireau, larve d’une mouche grise de 3 mm qui pond en avril. Les pieds atteints creusés de galeries seront brûlés. On protègera les jeunes plants avec un voile anti-insectes.
La mineuse du marronnier est la larve d’un papillon de 4-5 mm de longueur. Là encore, il ne reste qu’à brûler les feuilles mortes.
Contre les pucerons, on introduira des insectes auxiliaires en achetant au besoin des larves de chrysopes, ou celles de coccinelles européennes. Si possible, on écrasera les colonies avec les doigts. Un traitement consiste à pulvériser du savon noir liquide qui les brûlera.
Les gastéropodes
Petits escargots, loches et limaces aiment vos radis et ne les partageront pas. De même les hostas, au feuillage pourtant épais, seront dévorés. Dès que leur population dépasse les limites de l’acceptable, il ne reste plus qu’à introduire leur prédateur dans le jardin. Laissez les hérissons et autres consommateurs d’escargots proliférer en aménageant un tas de bois à côté du potager. Il faut également répandre des granulés de Ferramol à base de phosphate de fer qui les empoisonneront, mais qui seront inoffensifs pour les autres animaux. On peut également leur tendre un piège avec de la bière.
Les oiseaux
Friands de cerises, de raisins et petits fruits, ce sont des grappes entières qui disparaissent. On protégera ses récoltes en installant dans les branches des effaroucheurs, rubans d’aluminium ou surface irisée, puis en mettant ses plus beaux fruits dans des sachets protecteurs.