Résistant, l’olivier ou « olea europa » est reconnu pour son exceptionnelle longévité. Les maladies qui l’affectent sont généralement non mortelles et dans l’ensemble se traitent facilement… à quelques exceptions près.
Le fatal pourridié
Maladie mortelle pour de nombreux arbres, redoutable ennemie des vergers, le pourridié n’épargne pas l’olivier. Elle est causée par l’armillaire, un champignon de couleur miel, (Armillaria mellea ou Clitocybe mellea), dont le mycélium se développe entre l’écorce et le bois des racines et du collet de l’arbre. Son action provoque la décomposition du bois. Lorsqu’à l’automne apparaît à la base du tronc l’organe reproducteur du champignon, il est trop tard pour sauver l’arbre. Le traitement doit intervenir beaucoup plus tôt, mais il est difficile à réaliser et s’avère généralement inutile.
Si le pourridié est fatal, il n’est pas une fatalité. On prévient son apparition en allégeant régulièrement des sols qui seraient lourds et humides. Il faut empêcher les excès d’eau et écarter les engrais de type fumier non décomposé ou débris végétaux ligneux.
La cruelle verticilliose
La verticilliose de l’olivier est provoquée par un champignon du sol, le Verticillium dahliae. Il s’attaque aux racines puis infecte le système vasculaire de l’arbre. Les dommages apparaissent sur les parties aériennes avec le dessèchement brutal d’un ou plusieurs rameaux ou de branches plus grosses. Il arrive que l’arbre entier soit d’un coup dévitalisé. Les feuilles changent de couleur en prenant une teinte grise qui va virer au brun, et le bois devient brun-rouge. Aucun traitement curatif n’existe pour sauver l’olivier de la verticilliose.
L’hideuse fumagine
La fumagine se manifeste par un dépôt noir sur les feuilles qui évoque la suie. Cette maladie bénigne est courante chez de nombreuses plantes dont l’olivier. Elle provient d’un champignon qui s’est développé sur le miellat sécrété par les pucerons ou certaines cochenilles. Ce champignon de surface se nettoie très bien et n’endommage pas les tissus foliaires. En revanche, si le dépôt noir n’est pas retiré, il étouffe les feuilles qui ne peuvent plus faire leur photosynthèse. Si le feuillage en est recouvert, l’arbre s’affaiblira.
On peut prévenir l’apparition de la fumagine en pulvérisant de la bouillie bordelaise au début du printemps, et en protégeant l’olivier des invasions de parasites susceptibles de former du miellat. Une fois que l’arbre est atteint, il ne reste plus qu’à nettoyer les feuilles… une à une,… à la main. Autant dire que ce traitement ne sauvera que les plus jeunes oliviers.
Le redoutable cycloconium ou « oeil de paon »
Son nom vient de la forme des taches circulaires qui apparaissent sur les feuilles de l’arbre malade. C’est une des maladies cryptogamiques due au Cyclonium oleaginum, un champignon qui ronge les feuilles et les fruits. Ses taches concentriques sont de couleur jaune ou brun. Son développement fait tomber les feuilles, affaiblissant l’olivier et dégradant la qualité des olives récoltées. Un traitement à la bouillie bordelaise sauvera l’olivier du cycloconium et s’emploiera également en prévention.
Le sinistre chancre de l’olivier
Très souvent d’origine bactérienne, le chancre de l’olivier génère des excroissances sur le bois ressemblant à des verrues. Suite au gel ou à la grêle, les plaies de l’écorce sur l’un des rameaux ou une branche, le rendent vulnérable aux bactéries qui peuvent s’y développer. Si cette maladie n’est pas mortelle, il n’existe pas d’autre traitement que de couper la branche. Si c’est une branche charpentière, on s’appliquera à cureter là où le chancre s’est installé.