Rempart contre les mauvaises herbes, les plantations couvre-sol stylisent fortement le jardin de leur étendue régulière. En revanche, leur effet décoratif ne s’obtient qu’à la condition de désherber, de planter de façon adéquate et de montrer de la patiente.
Supprimer les mauvaises herbes
Par la densité de leur croissance, les couvre-sol convenablement plantés empêchent l’installation des mauvaises herbes. Nous disons bien l’installation, pas l’élimination des mauvaises herbes traçantes déjà présentes. Chiendent (Agropyron repens), lierre terrestre (Glechoma hederacea), herbe aux goutteux (Aegopodium podagraria), muguet (Convallaria majalis) ou prêle des champs (Equisetum arvense) doivent être supprimés avant la plantation.
Pour s’en débarrasser, le moyen le plus rapide est de retirer toute la terre sur 30 cm de profondeur, de la tamiser pour ôter les racines et la replacer. Soit un travail de titan.
A défaut de titan sous la main, il faut renoncer à une année de culture. Pendant cette année d’attente, il s’agit
– soit de répandre des herbicides organiques ou chimiques totaux en recommençant ce traitement tout l’été.
– soit de recouvrir d’une toile noire l’espace à planter. Privées de lumière, plus aucune plantes ne pourront pousser sous la toile.
– soit d’installer des feuilles de papier journal (7 à 10 feuilles pour une densité normale de mauvaises herbes) ou du carton non ciré contre les herbes aux pousses vigoureuses telles que muguet et herbe aux goutteux. Cette couverture est à son tour recouverte de 20cm de terre du jardin saine, dépourvue de mauvaises herbes. Ainsi, les mauvaises herbes sont privées de lumière et dépériront, comme la protection de papier journal qui se dégrade en un an. C’est la méthode dite du paresseux. On améliorera ensuite la terre avec du compost, ou tout autre engrais naturel à dégagement lent tel que la farine de sang. Ultérieurement, les mauvaises herbes qui réussiront à s’installer seront arrachées à la main.
Planter ses couvre-sol avec art
Les plants sont espacés de façon à ce qu’ils se touchent une fois parvenus à la taille adulte. L’espacement requis est donné pour chaque espèce, mais en l’absence d’indication, il faut laisser un espace des deux tiers du diamètre de la plante adulte.
Pour les plantes à stolons ou à rhizomes traçants, il faut laisser encore plus d’espace entre deux plants. Le tapis végétal sera donc plus long à se refermer. Il faut compter deux à trois ans pour voir le tapis végétal se refermer.
Il est recommandé de planté en quinconce plutôt qu’en carré pour donner un aspect naturel et plus homogène.
Les espaces vides entre les plants seront recouverts d’un paillis de 7 cm d’épaisseur pour empêcher la germination des graines de mauvaises herbes déposées par le vent et les oiseaux. On choisira un paillis forestier ou des feuilles déchiquetées, c’est-à-dire un paillis décomposable qu’il faudra régulièrement renouveler pour garder les 7 cm d’épaisseur.
L’opération se termine par un arrosage copieux et il faudra maintenir l’humidité du sol pendant tout le premier été. Les années suivantes, les plantes couvre-sol auront fait leurs racines et ne nécessiteront pas d’arrosage, sauf dans le cas d’une année de sécheresse.