Il est possible de démarrer ses cultures avant le printemps mais à condition d’installer ses semis à l’abri du gel, des intempéries, des limaces et des insectes. Construire un châssis est le préliminaire indispensable à une récolte précoce de légumes. Il s’agit d’un coffre coiffé d’un cadre refermé par un carreau de verre ou un plastique transparent, exposé plein sud. Le principe est donc assez simple, mais sa réalisation et son utilisation exigent un minimum de rigueur.
L’assemblage d’un châssis.
On montera un châssis à l’abri du vent, idéalement le long du mur de la maison ou derrière une haie, avec une exposition au soleil pour obtenir la chaleur nécessaire à la germination des graines.
Le coffre
Il faut commencer par construire un coffre en bois. Les jardiniers engagés dans une démarche écologique écarteront les bois exotiques imputrescibles, et utiliseront du châtaignier ou du robinier. On peut aussi utiliser des résineux comme le mélèze ou le douglas.
Dans les régions plus froides, la structure conservera mieux la chaleur s’il s’agit d’une maçonnerie en brique ou en pierre.
Il faut compter une largeur de 70 cm pour pouvoir accéder au fond du coffre avec les mains sans avoir à entrer à l’intérieur. La longueur dépendra des semis envisagés. De plus, il faut prévoir une inclinaison de la toiture ou du couvercle de l’ordre de 15 à 20 cm de dénivelé entre la partie avant et la partie arrière du coffre. Il s’agit de favoriser la pénétration de la lumière et l’écoulement de la pluie.
Le cadre et sa couverture
Le cadre est fait en métal ou en bois et se fixe à l’arrière du coffre à l’aide de charnières. On installe une poignée ou une butée pour pouvoir soulever le châssis et le maintenir ouvert.
Le châssis est recouvert de plaques en verre ou d’un plastique. Une couverture en verre sera bien isolante mais relativement fragile et rend le dispositif plus lourd. Si la couverture est en plastique, elle sera facile à installer mais elle sera moins isolante et devra régulièrement être changée pour parer aux dégradations du plastique.
Le mystère de la couche chaude
Il s’agit de la source de chaleur à l’intérieur du coffre. Elle est obtenue par la fermentation de fumier.
Avec un fumier frais de cheval, la température se maintient à 25°C pendant 4 à 5 semaines. Le fumier frais d’ovins ou de bovins est réputé chauffer plus longtemps mais la température est plus basse.
Dans un trou de 60 cm de profondeur, on verse 40 cm de fumier de cheval. Le fumier est alors tassé au pied et mouillé. On complète les 20 cm restant par de la terre mélangée à du terreau et du compost mûr.
Mode d’emploi
Le châssis de culture est fixé sur la couche chaude. Il faut refermer la couverture et patienter une semaine, le temps que la température du sol descende en dessous de 30°C. La température est régulièrement contrôlée par thermomètre. Les graines ne seront pas semées avant que le sol n’ait atteint la température idéale.
Ensuite, il faut incessamment rechercher l’équilibre entre luminosité, air, chaleur et humidité. Si la journée est fortement ensoleillée, il faut laisser entrouvert le châssis pour aérer les cultures et ne pas laisser s’installer une trop forte chaleur. De même faut-il le refermer pour la nuit car les jeunes pousses ne résisteraient pas au froid. Si du gel est à prévoir, il faut recouvrir le châssis d’un géotextile ou avec un paillasson ou encore des chutes de moquettes. Si les plants ont assez de feuilles, on peut entièrement ouvrir le châssis la journée.